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372 [i588]JOURNAL
cure, fut troublé, par nombre de gens se disans de la paroisse, en la prise de possession d'icelle, disans pour toutes raisons qu'ils vouloient un curé qui prêchât à leur dévotion pour la Ligue. De fait, ils chassèrent ledit Le Geay, l'appellant huguenot, comme leur feu curé; et nommèrent Pigenat, un des six prédicateurs gagés de la Ligue, qui en demeura paisible possesseur. Autant en firent-ils à Saint-Gervais, rejettans Michel Du Buisson, à qui la cure avoit été résignée par le petit curé Chauveau vivant : y installant sans autre formalité Lincestre, tliéologien gascon, qui ne fit conscience de l'accepter, se montrant aussi jjpflgfeme de bien «fue Pigenat. Le Roy ayant entendu t'dfcs ces beaux ménages, dit que les Parisiens étoient roys et papes; et que qui les voudroit croire, ils disposeroient de tout le spirituel et temporel de son royaume.
Le dimanche 16 d'octobre, le Roy à Blois ouvrit la premiere séance des Etats (0. Après lui, parla le garde des sceaux de Montholon, puis l'archevêque de Bourges pour le clergé ; le «eigneur de Senneçay pour la
(-) La premiere séance des Etats : Estienne Pasquier ( lettre i da Ime i3), qui étoit aux Etats, s'exprime ainsi qu'il suit sur la harangue dn Roy : « Le Roy a fait une belle harangue au peuple, pour lui faire « paroitre de quelle dévotion il entendoit besoigner à ce rétabbsse-« ment des affaires de son royaume ; mais il ne s'est pû garder de don-« ner une atteinte fort rude à M. de Guise, qui lors étoit séant i ses « pieds, en sa qualité de grand maître : car il a dit que s'il -n'eût été « prévenu et empêché par l'ambition démesurée de quelques siens « subjets, il s'asseuroit que la religion nouvelle eust esté lors tout-a-« fait exterminée de la France. M. de Guise s'en est depuis plaint à loi ; ■ -de sorte que la harangue étant mise en lumiere » cette clause a été « biffée : qui est aucunement guérir la playe qu'il lui avoit faite, mak « non ôter la cicatrice. Quant à moi, toute cette premiere démarche « ne me plaist. Je ne scai quelle sera désormais leur escrime. Adieu. -* De Blois, ce ar novembre 1588. »
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